Brève histoire du Beffroi d’Audenarde

Le beffroi d’Audenarde a une histoire riche et fascinante, étroitement liée à l’hôtel de ville, une perle du gothique tardif brabançon. Les origines du beffroi d’Audenarde remontent au XIVe siècle, lorsque l’ancienne maison échevinale, à laquelle est rattachée la halle aux draps encore existante, constituait un point central de la ville. Cette maison échevinale est dotée d’un beffroi en bois qui domine le marché et symbolise le pouvoir et l’autonomie de la ville.

Construction du nouvel hôtel de ville

En 1525, l’ancienne maison échevinale tombe en ruine, ce qui incite le conseil municipal à commander un nouvel hôtel de ville plus imposant. Le choix du maître d’œuvre se porte sur le Bruxellois Hendrik van Pede, qui commence les travaux en 1526. Son projet initial prévoit un bâtiment en forme de U, mais c’est finalement une structure en forme de L qui est retenue. La première pierre est posée le 15 mai 1526 par Philippe de Lalaing, gouverneur communal et confident de l’empereur Charles Quint. La construction du nouvel hôtel de ville, qui intègre le beffroi d’Audenarde, s’achève en 1537.

La statue de Hanske le Guerrier

Au sommet de la flèche du beffroi se trouve la couronne de l’empereur, ainsi qu’une statue en bronze de Hanske le Guerrier, un personnage profondément enraciné dans le folklore local. Selon la légende, Hanske est un garde municipal censé guetter l’arrivée de l’empereur Charles Quint. Cependant, lorsqu’il s’endort ivre, l’empereur se retrouve face à des portes fermées. En réponse, Charles Quint aurait conseillé aux habitants d’Audenarde de donner des lunettes à leur garde municipal, ce qui a donné naissance aux lunettes que l’on peut encore voir sur les armoiries de la ville.

La statue de Hanske de Krijger, un porte-étendard espagnol, a été réalisée en 1530 par l’orfèvre W. Blanstrein d’après un dessin de Hendrik van Pede. Au fil des ans, la statue a été restaurée à plusieurs reprises, notamment après avoir été frappée par la foudre en 1659. À chaque restauration, la statue est remise en place avec beaucoup d’apparat, en ajoutant à chaque fois un document dans un carquois sous sa jupe, signé par le conseil municipal.

Les restaurations à travers les âges

L’hôtel de ville a subi plusieurs restaurations au cours des siècles. La première grande campagne de restauration a commencé en 1837 et a duré jusqu’en 1851. Sous la direction de l’architecte Lodewijk Roelandt, tous les éléments sculptés du bâtiment ont été remplacés. Plus tard, entre 1898 et 1902, le beffroi a été restauré sous la direction de Pieter Langerock de Gand.

Les dommages subis par le bâtiment pendant la Première Guerre mondiale ont été réparés par l’architecte Valentin Vaerwyck entre 1927 et 1940, et certaines parties de la façade ont été rénovées. Une vaste campagne de restauration débute en 1956 et se déroule en plusieurs phases, sous la supervision d’architectes tels que Valentin Vaerwyck, Roger Warie et le cabinet d’architectes Van Acker.

Le carillon et l’horlogerie

En 1556, le beffroi d’Audenarde reçoit un carillon de Malines de 16 cloches. Ce carillon est à nouveau agrandi en 1698 jusqu’à ce qu’il soit remplacé en 1759 par un carillon de 36 cloches. Celui-ci est fourni par Andreas Josephus vanden Gheyn de Louvain. En 1894, le carillon est déplacé dans la tour Sainte-Walburge en raison des doutes du conseil municipal quant à l’état de la tour du beffroi.

Le cadran de l’horloge, réalisé par Pauwel vander Schelden en collaboration avec le peintre Nauwinc, est un élément marquant du beffroi. Le mécanisme d’horloge et les cloches jouent un rôle crucial dans la vie quotidienne de la ville. Ils servent non seulement à donner l’heure, mais aussi à transmettre des ordres importants, comme l’ouverture et la fermeture des portes de la ville, l’annonce des heures d’ouverture du marché et la convocation des habitants à des réunions à l’hôtel de ville.

Restaurations récentes

Les dernières campagnes de restauration, commencées en 1956 et menées par différents architectes, permettent au beffroi de conserver son aspect imposant. Les sculptures sont remplacées par des répliques en pierre du nord de la France, plus résistante à la pollution atmosphérique, ce qui permet à ce monument historique de résister à l’épreuve du temps.

Aujourd’hui, le beffroi fait partie intégrante du musée MOU d’Audenarde. Les visiteurs peuvent non seulement admirer le bâtiment, mais aussi découvrir la riche collection de tapisseries et d’orfèvrerie d’Audenarde.

Reconnaissance en tant que site du patrimoine mondial

En 1999, l’UNESCO a reconnu le beffroi d’Audenarde comme site du patrimoine mondial. Cette reconnaissance souligne la valeur historique et culturelle du beffroi en tant que symbole de la liberté et de l’autonomie urbaines.

Le beffroi reste un monument vivant, un témoin de l’histoire ancienne d’Audenarde et un symbole de fierté pour la ville et ses habitants.

Sources :

• • #1 2003, Le long des beffrois et des maisons de ville flamands, Michiel Heirman, Uitgeverij Davidsfonds, Leuven.

  • #2 Singing Towers’ Andreas Dill & Luc Rombouts, Davidsfonds Leuven, 2017.

  • #3 Carillons et tours en Belgique, Musea Nostra, Editions Ludion, Gand, 1994.

  • #4 Site web : onroerenderfgoed.be, consulté le 7 octobre 2024.

  • #5 Blog :« Les Beffrois, Les Perrons & Les Rolands« , consulté le 9 octobre 2024.

  • #6 Site web :Wikipedia Belfry of Oudenaarde« , consulté le 11 octobre 2024.

Heures d’ouverture Belfry

L’accès au beffroi est gratuit tous les jours de 9h à 17h.
Créez un code d’accès en ligne sur https://belfortbezoeken.menen.be ou demandez-le à la mairie.